Kourientine, ambiance d'hivernage
Publié le 15 Août 2014
En temps normal à Tambacounda, août est le mois le plus pluvieux de l'année. On hésite alors à sortir en brousse, de peur de se prendre une bonne averse sur la tête et de rester coincé sur les pistes boueuses. Bien sûr, lorsque l'on est en vélo, la question "j'y vais ou j'y vais pas" est d'autant plus cruciale... On a beau avoir un bon poncho, le vélo dans la boue avec 20kg de bagages, c'est quand même moyen !
Cependant, après 15 jours passés en ville, la probabilité de mourir d'ennui à Tamba devient supérieure à celle d'attraper un bon rhume sous la pluie, alors qu'il pleuve ou qu'il ne pleuve pas, finalement, on y va !
Kourientine sous les nuages... c'est qu'on oublie que c'est beau les nuages, quand on n'en voit pas pendant les 3/4 de l'année !
Me voilà donc en route pour Kourientine pour un petit séjour en brousse histoire de profiter de l'air frais et observer mon terrain pendant l'hivernage. C'est qu'au bord du fleuve, les risques d'inondations existent... même si les villageois m'ont garanti que mon terrain est bien protégé et qu'ils n'ont jamais vu d'inondation là-bas.
Mais je m'aperçois que je ne vous ai pas encore expliqué où se situe mon terrain !!! C'est une erreur, toutes mes excuses, voici quelques cartes "Google Earth" pour vous aider à le localiser. Pour ceux qui connaîtraient le pont de Gouloumbou, il faut continuer la route goudronnée en direction de Kolda sur 7km, puis prendre la route latéritique sur la droite au niveau du village de Sara Dela. Kourientine se situe à 12km du goudron, ce qui représente une bonne heure de vélo (en étant chargée). Mon terrain est à 2km au nord du village, et il est desservi par une petite piste vélo non inondable.
Mon terrain se situe au delà du village de Kourientine, bien protégé à l'intérieur de l'anse du fleuve Gambie.
La superficie de mon terrain est de 5ha. Il longe le fleuve sur 200m, jusqu'à un petit canal naturel alimentant la grande mare centrale.
J'ai donc passé toute une journée à sillonner mon terrain dans tous les sens, en essayant de m'y retrouver entre les différentes parties, en regardant les éventuelles zones humides, en imaginant où je pourrais mettre les futures cases, le potager, la forêt comestible, etc... ce n'est pas évident de se faire une idée comme ça, surtout quand on ne peut pas voir tout le terrain dans son ensemble. Seule une petite partie est défrichée à l'entrée (ancien champ), le reste redevient forêt petit à petit. Cela présage un gros travail d'observation pour mon futur design permacole !
En tout cas, pour le moment, on peut dire que l'ensemble de mon terrain est en "zone 5" (en permaculture, zone non perturbée par les activités humaine) et les oiseaux s'en donnent à coeur joie. Particulièrement les tisserins gendarmes et les guêpiers à gorge rouge, qui m'ont offerts un ballet impressionnant au petit soir. Les guêpiers virevoltaient sans se soucier de moi, obnubilés par les insectes qui volaient autour d'eux. Ils volaient tellement vite que je n'ai même pas pu prendre une photo nette malgré leur nombre !
Tout en observant les oiseaux, mon regard est redescendu de temps en temps au sol, à l'affut de quelques traces de mammifères... déformation professionnelle oblige ! Tout au fond du terrain, près du petit canal, j'ai pu observer quelques empreintes que je suppose être celle d'une mangouste (ou civette ?) et de guibs harnachés. Il faudra que je vérifie tout cela, quand on m'aura rendu mon précieux livre des mammifères du complexe WAP... à bon entendeur !
Une armée de tisserin prête à s'attaquer aux champs voisins... les enfants les repoussent en criant et en frappant sur des boîtes de conserve !
Guêpiers à gorge rouge