Carnet apicole du mois d'octobre
Publié le 1 Novembre 2014
Pour ce mois d'octobre, difficile de faire mieux qu'en septembre... le jujubier commun (Ziziphus mauritiana) est toujours en fleurs et semble remporter la plupart des suffrages, tout comme l'herbacées Hyptis suaveolens, qui dépasse maintenant les 2 mètres de haut. De nouveaux arbres fleurissent timidement tandis que les herbacées montent en graines et s'assèchent : c'est la fin de l'hivernage. Quelques nouvelles espèces mellifères recensées : le bouleau d'Afrique (Anogeissus leiocarpus) et le Guiera senegalensis, mais peu d'abeilles les butinent actuellement.
Les abeilles travaillent dur en cette période, et l'espoir d'une récolte approche. Le mois dernier, j'avais aidé Moussa à bricoler des hausses pour ses vieilles ruches Langstroth. A peine 3 semaines plus tard, nous ouvrons les ruches et... les hausses sont quasiment toutes construites ! Certes, les rayons ne sont pas encore tous remplis et le miel n'est pas operculé, mais c'est un bon début. D'ailleurs, la rapidité à laquelle les abeilles ont construit les rayons a impressionné Moussa et son père, qui n'ont pas l'habitude de suivre les ruches et les floraisons. Un petit morceau de rayon prélevé juste pour goûter... un délice ! Vivement la récolte !
mois dernier pour une description des différentes espèces de jujubiers. On reconnaît le jujubier commun par ces feuilles ovales, à base symétrique, grises et pubescentes en dessous. Il fleurit plus tardivement que le jujubier de la hyène (Ziziphus mucronata), et ses inflorescences forment des boules à l'aisselle des feuilles.
Il s'agit du jujubier le plus commun dans la zone soudano-sahélienne du Sénégal. Je vous renvoie à l'article duOn le cite également comme source de pollen mais je n'ai pas pu le constater sur le terrain. Je suppose que les abeilles doivent trouver d'autres sources de pollen de meilleure qualité, notamment le pollen des herbacées de fin d'hivernage. Quoi qu'il en soit, le jujubier est une espèce très importante pour les abeilles si l'on en croit la densité d'abeilles présentes sur chaque arbre, du matin au soir. Même en fin de floraison, il semble plus attractif que d'autres espèces, qui elles commencent leur floraison.
En vol, les corbeilles à pollen bien propres... apparemment pas d'attrait pour le pollen de ziziphus (d'autres herbacées fournissent surement du pollen de meilleure qualité à cette saison)
On le trouve souvent près des cours d'eau, sur sol argileux, car il tolère les inondations temporaires. Il est par contre très sensible au feu, ce qui explique sa disparition progressive dans les zones sahéliennes perturbées par les feux de brousse. Il fait partie des plus grands arbres présents sur mon terrain, où il est relativement abondant. Son tronc est de couleur grisâtre, ce qui lui vaut son nom français de "Bouleau d'Afrique". Ses feuilles sont assez petites et tombantes, ce qui lui donne un aspect caractéristique. Ses inflorescences sont des glomérules de 1 à 2 cm portant de petites fleurs verdâtres. La floraison est théoriquement observée en fin de saison sèche, juste après la feuillaison. Je constate que près du fleuve Gambie, il y a une deuxième floraison après l'hivernage, en octobre.
Yedomonhan et al. 2009), ce que j'ai pu confirmer par quelques photos de mauvaise qualité (l'inconvénient d'un grand arbre!). A cette saison, le butinage sur l'Anogeissus semble assez faible comparé au jujubier. Peut-être est-il plus attractif en fin de saison sèche, pendant la période de floraison maximale... à étudier !
Il semblerait qu'il constitue une bonne source de nectar (. Ses propriétés médicinales seraient dues à sa forte teneur en tanin. D'ailleurs, on utilise aussi la cendre pour tanner les cuirs et faire du savon. Les feuilles sont utilisées dans la confection de teintures pour le coton et le cuir.
Peu de données disponibles concernant cette plante mellifère, mais on la cite toutefois comme une source de nectar et de pollen au Bénin .