Presse Piteba test n°2 : l'huile de coprah
Publié le 27 Mars 2016
Dans un article précédent, je vous présentais la presse à huile Piteba et un premier essai de pressage du lait de coco. Aujourd'hui, après plusieurs semaines de tests, je vous présente l'huile de coprah que j'ai obtenu avec cette même presse Piteba. L'huile de coprah est issue du pressage de la chair de noix de coco séchée. Elle
Je vous invite donc à regarder la vidéo ci-dessous (avec la petite musique qui va bien) puis à voir mes résultats plus bas en photo.
Si vous avez regardé la vidéo, vous aurez surement remarqué le petit grincement (que la petite musique n'arrive pas à cacher...) à chaque tour de manivelle. J'ai moi-même ce problème, et j'avoue que je m'inquiétais de savoir si ce bruit était normal ou pas. Après cette vidéo, je constate qu'on ne peut pas y couper. Si ce n'est, peut-être, un peu limiter l'intensité du bruit en prenant soin de ne pas mettre de la coco hyper séchée et dure comme un caillou ! En tout cas, je déconseille l'expérience à ceux qui ont le mal de mer, car avec ce petit grincement et le mouvement de tangage que l'on prend en tournant la manivelle... on se croirait presque sur un bateau !
Blague à part, l'extraction se passe bien, sans effort incommensurable pour tourner la manivelle (une main suffit).Le processus est assez long, mais plus rapide qu'avec le lait de coco. Par contre, il est indispensable d'utiliser le brûleur pour chauffer la presse et éviter que la vis ne se bloque dès le pressage des premiers morceaux. Si on maîtrise bien la longueur de la mèche, l'huile reste à une température honorable, autour de 40°C... dans les limites du pressage à froid.
Faire sécher les morceaux de noix de coco. Moi j'ai utilisé mon séchoir solaire pendant 12h, ce qui est amplement suffisant chez moi !
La chair de coco séchée a un peu réduit de volume, mais surtout a changé de couleur : d'un blanc pur elle est devenue opaque, presque grisâtre. Je teste aussi le degré de séchage en croquant un morceau de coco : lorsque la chair est bien dure et commence tout juste à "grincer" sous la dent, pas plus.
Le brûleur : le petit flacon est fourni avec la presse. Il faut le remplir d'alcool à brûler, ou à défaut d'alcool à 90°C.
On allume le brûleur et on l'installe sous la presse sans oublier de le fixer avec l'élastique. Je n'utilise pas la vis terminale, comme on voit sur la vidéo, et cela marche bien comme ça.
On remplit l'entonnoir de coprah et on tourne ! Il faut souvent utiliser un bâton pour pousser les morceaux qui bloquent, mais cela se fait bien avec la main gauche, pendant que la main droite tourne la manivelle.
L'huile est grisâtre, pas de panique, c'est normal ! Elle décantera et s'éclaircira naturellement plus tard.
La mèche du brûleur, elle doit être la plus courte possible (2 à 3 mm) pour ne pas surchauffer la presse. Ainsi, l'huile qui sort reste à une température tout à fait acceptable.
Et voilà le résultat, le lendemain, l'huile a décanté. Il est ensuite possible de filtrer l'huile avec un filtre à café, pour éliminer les quelques impuretés surnageantes. Attention, ne filtrez pas tout de suite l'huile grise, car les nombreuses impuretés boucheraient le filtre.
Et le rendement dans tout ça ?
Petit calcul rapide : Sur 900g de chair de coco fraîche, j'ai récupéré 450g de coco séchée, puis extrait 260g d'huile. Le rendement est donc de 58% de la chair séchée, soit très proche du rendement affiché sur le site Piteba. Si l'on ramène ce rendement à la chair fraîche, le rendement descend à 29%, ce qui est toujours mieux que les 15% d'huile de coco vierge issue de la fermentation du lait de coco.
L'huile de coprah produite de cette façon, non raffinée et extraite à basse température, est donc très intéressante, même si elle n'a pas la pureté et l'odeur fine de l'huile de coco vierge. On peut l'utiliser pour faire des savons qui moussent de très bonne qualité. Le rendement supérieur permet de produire des savons à un plus faible prix. On réservera plutôt l'huile de coco vierge pour les baumes, son mariage avec la cire d'abeille donnant une odeur délicieuse de... chocolat blanc ! Mais ça, ce sera pour un autre numéro !