Récolte de miel - Novembre 2016
Publié le 12 Décembre 2016
Octobre
Nous y voilà, après une saison sèche 2015 difficile, les abeilles reviennent en force. Après avoir subi un taux de désertion de 50%, pratiquement toutes les anciennes ruches sont repeuplées ! De quoi nous donner de l’espoir pour cette année à venir. Même celles de Bocar, Mame Mor et Chris, qui attendaient désespérément que leur ruche se peuplent… un miracle ! Parmi les nouvelles ruches parrainées, celles de Jean-Philippe, d’Anne-Marie, du CSOL, de Corinne et Jean-Yves et bien sûr la fameuse Warré bleue de mon cousin joliment prénommée Mobylette.
Capture magistrale d’un essaim : on pose la ruche au-dessus et on attend…. Eh hop, le lendemain dans la boîte, c’est magique ! Décidément, Mobylette a du caractère !
En attendant la période de récolte, j’en ai profité pour faire un petit test de récolte du pollen. J’avais acheté une trappe à pollen en France il y a quelques années et n’avais jamais eu l’occasion de la placer. Pourtant, elle va comme un gant aux vielles ruches Langstroth de Moussa. Le principe est simple : les abeilles sont obligées de passer par les petits trous du « peigne » pour rentrer dans la ruche. Comme les trous sont assez petits, les abeilles passent en forçant, et la plupart du temps font tomber leurs pelotes de pollen dans le panier situé en dessous. Cruel vous vous dites… oui un peu ;-) Mais il faut dire qu’on n’est pas obligé de fermer le peigne entièrement, qu’on ne laisse pas la trappe trop longtemps sur une même ruche, et qu’on prend soin de choisir une colonie forte qui ne souffrira pas d’un manque de pollen. Niveau statistique, on estime que sur l’année la colonie récolte 40kg de pollen mais n’en consomme de 5kg. Alors si au passage on n’en prélève un peu, c’est à moindre mal !
Mais au fait, pourquoi récolter le pollen ? Eh bien parce que c’est très très bon et tout plein de vertus : riche en glucides, lipides et protéines, bourré de vitamines en tout genre, réputé pour favoriser la croissance des enfants, renforcer le système immunitaire, anti-dépresseur… C’est l’aliment des jeunes abeilles, alors vous vous douter qu’il y a tout dedans ! Essayez un jour si vous trouvez du pollen FRAIS chez un apiculteur, vous verrez vous ne pourrez plus vous en passer…
Première essai de la trappe à pollen… J’avais un doute sur l’efficacité des peignes français adaptés à la taille des abeilles européennes, et je craignais que les abeilles africaines plus petites ne passent trop facilement…
Mais il va falloir s’organiser pour récolter à la bonne période maintenant parce qu’avec ma petite cuiller je ne vais pas aller loin !
Novembre
Après avoir fait le plein de pollen dans les champs de maïs, les abeilles sont prêtes pour faire le plein de miel. Au menu, nectar d’Hyptis suaveolens et de Ziziphus mauritiana. Il y a bien d’autres fleurs en cette fin d’hivernage, mais les abeilles ont leur préférence… De 6h à 19h, les abeilles butinent, gare à ceux qui passent trop près de l’entrée d’une ruche !
Du coup ce n’est pas évident de photographier les abeilles, heureusement certaines ont le gentillesse de butiner à hauteur d’homme.
A cette saison, les jujubiers font un drôle de bruit de moteur… ah oui, c’est bien bourré d’abeilles !
Oh mais on dirait une abeille noire ! Petite découverte de la saison, je trouve dans les colonies des formes noires mélangées aux jaunes… allez savoir pourquoi ! (Peut-être une tentative de Jean-Marie de nous envahir avec la Noire du Plateau…)
Devant tant d’activités, nous attendions la récolte de miel de Novembre avec impatience. Classiquement, dans notre contrée lointaine, il y a deux périodes de récolte : la petite récolte en Novembre, et la grande récolte en avril, avec quelques décalages en fonction du taux d’humidité annuel et des floraisons qui en découlent. Nous commençâmes donc les récolte à la mi-novembre pour les finir début décembre. Quelques ruches par soir, nous avancions petit à petit car les seaux étaient lourds pour nos petits vélos ! Le miel était bien operculé sur plus de ¾ des rayons. Un beau miel doré (miel d’Hyptis) sur les premières ruches, qui devint plus brun en décembre, signe de la présence du jujubier.
Pour les plus curieux, voici les résultats des récoltes :
Ruches Langstroth de Moussa : 78kg brut sur 7 ruches (soit 11kg par ruche)
Ruche kenyane de l’école : 9,3 kg brut
Ruche Kenyane de Fadé : 2,3 kg brut
Ruche Warré de Seck : 6.7 kg brut
Ruche Warré de Florence : 5,1 kg brut
Vous remarquerez que les veilles ruches de Moussa sont les plus productives ! Evidemment, certaines sont là depuis plusieurs années. Et elles ont aussi une meilleure place près du village avec les champs de céréales qui les aident à se développer plus vite en fin d’hivernage. Il faut vraiment que je commence à planter des plantes mellifères sur mon terrain pour booster ma production ! En attendant, j’espère que mes ruches qui n’ont pas donné maintenant donneront plus pour la grande récolte en saison sèche.
Soit un total pour nous deux de 101,4 kg brut ! Evidemment, une fois les rayons pressés on perd quelques kilos… au final, c’est 60kg de miel pur filtré que nous avons pu mettre en bouteille (je n'ai pas comptété les morceaux de rayons donnés à la famille ni le miel issu du cerificateur). Pas mal pour un début ! Nous avons également fait quelques boîtes de miel en rayon. Une première qui a beaucoup plu localement car peu de personnes ont déjà vu du miel tel qu’il est présent dans la ruche.
Le seul point « négatif » est le fort taux d’humidité de ce miel. L’arrière-saison hivernale étant très humide, les abeilles ont operculé le miel à des taux variant entre 19 et 21 % d’humidité (vérification faite avec le réfractomètre testé sur le miel operculé). Une fois pressé, le miel est en moyenne à 20% d’humidité. Pour rappel, un miel de qualité doit avoir un pourcentage maximal de 18%. Mais j’ai lu quelque part que beaucoup de miels tropicaux ont ce problème… il en résulte un miel très très liquide (d’autant plus que les températures sont élevées) qui pourrait faire croire que le miel n’est pas pur. Mais il n’en est rien et il serait dommage de s’en priver car il a un goût délicieux ! Evidemment, il ne faudrait pas le laisser vieillir trop longtemps, mais franchement, qui résisterait à le garder au placard pendant des mois ??? Impossible, croyez-moi !
En plus du miel, j’ai pu tirer quelques kilos de cire avec mon cérificateur solaire. Une machine indispensable et tellement pratique ! Par contre, il faut avoir du temps et penser à le tourner vers le soleil plusieurs fois par jour. Mais quel bonheur de sentir comme une odeur de tarte tatin en passant devant et de récupérer une cire jaune magnifique ! Il me faut encore filtrer 2 fois la cire pour la conditionner un petit pain de 60g (très belle reconversion de mes moules à muffins). C’est donc la première année que j’ai pu tester mes moules à bougie en silicone. Trop beau !
Avec tout ça, j’ai pu organiser une petite boutique au village, qui pour l’instant tient dans le placard du bureau. Miel, bougie, mais aussi huile de coco, savons au karité, louffa naturelle, bougeoir en fer forgé… je n’ai pas encore fait de liste officielle de mes produits, mais ça va venir. Pour le moment admirez un peu !
En tout cas, que tous mes parrains et marraines, se rassurent avec tout ce miel, j’ai de quoi honorer ma promesse et vous envoyer enfin une petite bouteille de miel. Chacun en aura une, même ceux dont la ruche n’est pas encore peuplée. Il faudra juste être un peu patient car elle vous sera envoyée (ou remise en personne pour les Creusotins) au retour du séjour de Maman et Pierre début Mars.
J’en profite pour rappeler aux parrains/marraines que s’ils le souhaitent, ils peuvent continuer de m’appuyer pour l’année à venir. J’ai toujours besoin de votre appui pour développer mes activités et faire de nouvelles expériences. Même si vous n’avez pas de moyens, vos encouragements et petites attentions comptent beaucoup pour moi. Au menu de 2017, j’ai prévu plusieurs nouveautés, et pas seulement en apiculture, voyez plutôt :
- La récolte de pollen et la valorisation du pollen frais
- La réalisation d’une remorque à vélo
- Le recyclage des bouteilles en plastique et en verre dans les constructions
- Le compostage
- La culture de l’armoise annuelle pour traiter le paludisme
- Le séchage des feuilles de moringa comme plante médicinale
- La production d’huile de neem pour le traitement naturel du potager
Et j’en passe, les idées ne manquent pas !!!
(PS : pour les Allanic, le puits est toujours au programme…)
Alors voilà pour les dernières nouvelles, je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d’année. Merci à tous mes parrains/marraines et à très bientôt !!!