Mon Kinkajou, ou comment couper facilement des bouteilles en verre
Publié le 3 Mars 2017
L'année dernière, pour la construction de mes cases au village, j'avais eu l'ambitieuse idée de faire des briques en verre à incruster dans les murs afin d'en égayer l'extérieur et d'en éclairer l'intérieur. J'avais donc patiemment collecté toutes les bouteilles que je trouvais dans les poubelles ou chez mon menuisier (bouteilles de vernis) jusqu'à ce que des centaines de bouteilles s'empilent dans mon appartement. J'avais également trouvé sur internet pleins de vidéos montrant comment couper des bouteilles facilement à la méthode Mac Gyver (un fil en laine et de l'alcool). Trop facile... mais en fait non ! Toutes mes tentatives finirent par casser les bouteilles entièrement, et je décidai d'abandonner lorsque je mis le feu au rideau de la cuisine...
Mais un jour, au hasard des partages de liens sur Facebook, je découvris cette vidéo... Une révélation, c'était un peu comme si j'avais trouvé le Graal ! Evidemment, je commandai ce magnifique outil et attendis patiemment plusieurs mois qu'il arrive jusqu'à moi dans les bagages de maman.
Je reçus donc mon beau Kinkajou à Kourientine en janvier mais attendis plusieurs semaines avant de me lancer de peur de l'abîmer... Mais voilà que Moussa et moi décidâmes de construire une 4e case, une belle case d'accueil avec vue sur le fleuve. Je n'avais donc plus le choix, il fallait oser sortir mon Kinkajou de sa boîte et me mettre à faire les briques.
Kinkajou Bottle cutter. Kit de base incluant le Kinkajou, les liens en silicone, un outil de finition, du papier de verre et tout plein de petits autocollants sympas !
Au fait, pourquoi Kinkajou ? Au début j'ai pensé qu'il s'agissait d'un nom inventé bizarre et rigolo pour un objet bizarre et rigolo... puis je vis le petit animal de l'autocollant, et me dis que le Kinkajou devait être un peu comme le dahu des américains... un hybride entre une loutre un singe et un caméléon... on n'en revenait toujours au truc bizarre qui n'existe pas, explication plausible.
Mais voilà que je découvris que le Kinkajou était un vrai animal, Potos flavus, un petit carnivore frugivore arboricole nocturne vivant en Amérique du Sud. Avec ses petites oreilles rondes on l'appelle "Honey bear". Il a même une longue langue qui lui permet de boire le nectar des fleurs. On a beau être écologue, on ne connait pas tout ! En tout cas, on reste quand même sur un truc sacrément bizarre... mais mignon !
Le coupe bouteille Kinkajou, une sorte de serre-joint sur roulette sur lequel est fixé une petite roue traçant une ligne sur le verre.
PREMIERE ETAPE : Le traçage
Le Kinkajou n'est pas à proprement parler un coupe-bouteille. Il permet de creuser une ligne dans le verre qui sera une zone de fragilité. Un bon choc thermique permettra ensuite de couper la bouteille nette au niveau de cette ligne.
La première étape consiste donc à insérer une bouteille propre dans le Kinkajou, de bien la serrer et d'engager la roulette qui incrustera sa marque dans la bouteille au fur et à mesure qu'on tourne cette dernière.
C'est simple, rapide, efficace, pas dangereux (en tout cas moins que l'alcool et le feu...). Toute la subtilité réside dans le serrage et la manière de tourner la bouteille afin d'obtenir ce qu'ils appellent "The perfect score line".
Regardez plutôt...
Au besoin, faites une marque pour obtenir un morceau de la taille voulue. Mes briques devant faire 18 cm, j'ai donc fait des moitiés de brique de 9 cm.
Assurez-vous que les leviers du Kinkajou soient bien en position ouverte pour laisser passer la bouteille.
Insérez la bouteille, perso j'ai trouvé plus facile de renverser le kinkajou pour que les leviers restent ouverts.
Vissez les écrous jusqu'à ce que la bouteille soit bien prise mais qu'elle puisse toujours tourner facilement. Cela nécessite plusieurs ajustements en baissant les leviers, en testant, puis en serrant ou desserrant. Au début on tâtonne, on ne sait pas trop avec quelle force tourner la bouteille... seule l'expérience vous dira comment faire !
On prend la bouteille d'une main, le kinkajou de l'autre, et on tourne LA BOUTEILLE en prenant soin de ne pas vriller la ligne afin que le point d'arrivée rejoigne le point de départ.
Théoriquement, on doit entendre une sorte de "clic" lorsque la ligne est parfaite. Mon premier essai fut loupé, le deuxième beaucoup mieux, mais je n'ai pas encore réussi la ligne parfaite. Patience petit scarabée...
DEUXIEME ETAPE : La séparation
Une fois la ligne tracée, il suffit de desserrer les leviers et écrous pour libérer la bouteille. C'est à ce moment qu'interviennent les liens en silicone. Ils sont indispensables pour garantir que la bouteille se séparera bien nette au niveau de la ligne.
Préalablement, vous aurez bien sûr préparé une bouilloire d'eau presque bouillante et un bain d'eau froide. C'est le passage de l'eau chaude et de l'eau froide successivement qui fragilisera la bouteille jusqu'à ce qu'elle casse.
Pensez bien à mettre des gants et des lunettes au cas où...
Allez, c'est parti !
Placez les deux liens en silicone de part et d'autre de la ligne tracée. Serrez les liens, mais pas comme une brute, c'est inutile. L'écartement doit être entre 1 et 2 cm.
Préparez un récipient avec une serviette au fond qui servira à amortir la chute lors de la séparation. Vous pouvez aussi vous placer au-dessus d'un évier.
Versez l'eau chaude (presque bouillante) sur la ligne en tournant la bouteille, pendant une quinzaine de secondes.
Puis faites la même chose avec l'eau froide. Vous entendrez un petit bruit lorsque la bouteille se fragilise. Réitérer le processus eau chaude/eau froide jusqu'à ce que la bouteille se sépare en deux.
TROISIEME ETAPE : La finition
Les bords de la bouteille étant très tranchants, il est indispensable de les limer. Un simple papier de verre suffit. Il faut juste s'assurer de frotter le bord intérieur, le bord extérieur et le plat du dessus. Il faut aussi mouiller le papier et la bouteille pendant le processus de finition pour éviter la formation de poudre de verre.
Le temps de finition dépend de l'usage, pour mes briques, inutile d'y passer 5 min, quelques secondes suffisent.
QUATRIEME ETAPE : L'utilisation
Une fois les morceaux séparés et limés, il n'y a plus qu'à leur trouver une utilité... et là ce ne sont pas les idées qui manquent. Verres, pots, abat-jours, contenant à bougie... on trouve tout plein d'idée sur le net.
Pour ma part, j'ai décidé de commencer avec des briques en verres. Ce qui me permet de m'entraîner car si mes lignes ne sont pas nettes, cela n'a pas d'importance puisqu'on ne verra pas la soudure dans la construction.
Il n'y aura plus qu'à placer les briques dans le mur en construction pour faire des puits de lumière !
Voilà donc pour cette première expérience du Kinkajou, qui vu sa facilité d'usage me servira surement très souvent. Mon plus gros problème restera d'obtenir un choc thermique suffisant pour la séparation... car vu la chaleur locale, mon eau froide est à 35°C l'après-midi ! Heureusement, la fraîcheur relative matinale m'a permis de casser facilement les bouteilles... je doute que cela marche encore au mois d'avril !
En tout cas je vous encourage tous à visiter le site internet du Kinkajou, et à tenter l'expérience... Il coûte environ 70 € livré en France. C'est un coût, mais son efficacité le vaut bien. Le plus dur dans cette histoire est de choisir la couleur que l'on veut !
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The Kinkajou Bottle Cutter is easy and fun to use.
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