Bougies anti-moustiques à la cire d'abeille
Publié le 6 Juin 2017
Après avoir récolté et extrait le miel au mois d’avril, il me restait à traiter la cire au cérificateur solaire. Un vrai jeu d’enfants ! Enfin jusqu’à ce que Moussa fasse tomber un marteau sur la vitre… Heureusement, j’avais déjà pu traiter une grande partie de la cire avant cet incident regrettable. Je me suis donc retrouvée avec 2 kg de cire jaune et pure, parfaite pour mes bougies, savons et autres cosmétiques.
En parallèle, lors de mes derniers cours d’apiculture à Kédougou, j’avais réalisé une séance « Bougie à la cire d’abeille » qui avait beaucoup plue à mes étudiants. J’avais alors montré plusieurs modèles de bougies en fonction des moules que l’on pouvait utiliser. Devant autant d’engouement, je me suis dit qu’un petit tuto pourrait aussi vous intéresser. J’ai donc choisi de vous présenter aujourd’hui mes bougies anti-moustiques, dont je ne tarderai pas à me servir avec l’hivernage qui arrive !
Les ingrédients :
Pour les bougies coulées dans un verre, je préfère utiliser un mélange de cire d’abeille et d’huile de coprah à raison de 90% de cire et 10% d’huile de coprah. J’ai remarqué qu’ainsi la bougie brûlait mieux et que le mèche ne se noyait pas dans la cire chaude.
En ce qui concerne les huiles essentielles, j’ai choisi l’eucalyptus citronné, dont les tests sur les vigoureux moustiques de Tamba l’année dernière avaient été plutôt concluants, alors que la citronnelle n’avait aucun effet. On conseille généralement d’ajouter 5 à 10% d’Huile Essentielle… personnellement à 5% je trouve déjà l’odeur très forte ! A vous de tester pour ajuster le dosage selon vos préférences. Vous pouvez utiliser une autre huile essentielle ou un mélange pour une meilleure efficacité. Veillez toutefois à ne choisir que des huiles dont les points éclairs sont supérieurs à 65C (c’est-à-dire celles qui ne s’enflamme pas lors de la fonte de la cire). Il y en a toute une flopée, on les trouve facilement sur le net.
Le matériel :
Pour réaliser une bougie, vous aurez besoin de :
- 1 petit verre, ici un verre à thé sénégalais ;
- 1 mèche ronde en coton d’un diamètre suffisant (plus la bougie est large, plus la mèche doit être épaisse), ici de 2,5mm ;
- 1 morceau de canette en aluminium (pour maintenir la mèche au fond) ;
- 2 petits bâtonnets élastiqués (pour tenir et centrer la mèche) ;
- 1 petite paire de ciseaux ;
- 1 couteau suisse muni d’un poinçon ;
- 1 couteau fort pour couper la cire ;
- 1 balance de précision ;
- 1 bain-marie.
Petite astuce pour faire tenir la mèche : trouez un petit caré de canette à l'aide du poinçon d'un couteau suisse.
La préparation du moule :
Lorsque l’on prépare une bougie coulée, le plus important est de préparer la mèche de telle sorte qu’elle soit bien centrée et bien droite. Ainsi la bougie brûlera de manière homogène et ne s’éteindra pas toute seule. Il est très important d’avoir un petit socle à la base de la bougie de telle sorte que la bougie puisse brûler jusqu’au bout sans que la mèche ne tombe au fond.
Ma petite astuce consiste à découper un petit carré dans une canette en aluminium, et de le percer à l’aide du poinçon d’un couteau suisse. Il suffit ensuite de passer la mèche dans le trou et de la pincer à l’aide du ciseau.
L’étape suivante est de primer la mèche, c’est-à-dire la tremper dans un peu de cire fondue afin de la durcir. Ce n’est pas la peine de plonger le carré d’aluminium avec, cela ne ferait que gêner la mise en place de la mèche. Après l’avoir fait égoutter sur un papier aluminium, il ne reste qu’à la tendre pour qu’elle soit bien droite.
Enfin, il faut placer la mèche au milieu du verre, en prenant soin de la placer bien au centre, et en la maintenant à l’aide des bâtonnets. Plus facile à dire qu’à faire, le moindre petit mouvement peut tout décaler ! J’ai un peu l’impression de jouer au jenga !
Laissez égoutter quelques instants sur un papier d'aluminium, puis tendez-les pour les rendre droites.
Placez les mèches bien centrée dans le verre à l'aide de petits bâtonnets (le bas aussi doit être bien centré évidemment)
La recette :
Pour une bougie coulée dans un verre à thé sénégalais, compter :
- 45 g de cire d’abeille filtrée
- 5g d’huile de coprah
- 2,5g d’huile essentielle d’Eucalyptus citronné
Coupez et pesez la cire, puis placez-la dans un petit récipient au bain-marie. Ajoutez l’huile de coprah. Laissez chauffer jusqu’à ce que la cire soit complètement fondue. Retirez du feu, laissez un peu refroidir et ajouter l’huile essentielle. Mélangez bien.
Le coulage :
Il s’effectue en 2 étapes. La première consiste à couler une petite quantité de cire au fond du moule afin de fixer la base de la bougie. Cette étape est essentielle car si vous versiez toute la cire en une seule fois, la mèche se mettrait à flotter au milieu de la bougie, et vous n’auriez pas d’autre choix que de recommencer.
Une fois la base refroidie et durcie, versez le reste de la cire (que vous aurez préalablement réchauffé). Laissez la bougie refroidir à nouveau. Si la bougie se fend à la surface, il suffira de refaire couler un peu de mélange bien chaud en une fine couche supérieure. Votre bougie sera alors parfaite !
Pas de panique, il suffit de verser un peut de mélange supplémentaire bien chaud au-dessus, et le tour est joué !
Le résultat
J’aime beaucoup ces petites bougies, qui pour une faible quantité de cire durent très longtemps (beaucoup plus qu’une chandelle de poids équivalent). Elles brulent bien, éclairent bien, on peut les poser là où on veut. Le verre à thé pourra ensuite être réutilisé, pour de nouvelles bougies ou pour renouveler son service à thé sénégalais. Que demande le peuple !
L’odeur d’eucalyptus citronné repousse bel et bien les moustiques, mais son efficacité est diminuée si on l’utilise en extérieur. Par contre, placée sous mon bureau, elle est redoutable !