Le bilan 2018

Publié le 23 Février 2019

Le bilan 2018

Que de chemin parcouru me dit-on. Effectivement, depuis mon installation officielle à Kourientine il y a maintenant 3 hivernages (je compte les années en nombre de saisons des pluies et de papayers plantés, c’est plus simple et plus joli), mon projet a beaucoup évolué. J’ai moi-même du mal à m’en rendre compte, tant mes activités quotidiennes sont prenantes et répétitives. Heureusement, le regard extérieur de mes visiteurs, la hauteur de vue du drône de Pierre et la revue des 1200 photos qui me restent à trier, me permettent de prendre conscience de l’ampleur du travail que Moussa et moi accomplissons ici à Kourientine.

Comme promis, voici donc ma rétrospective de l’année écoulée, qui fut marquée par la mise en fonction de notre « Case du fleuve », la visite de nombreux amis, de nouvelles activités avec le groupement des femmes, et le démarrage du jardin de Moussa au village. Sans compter un bon nombre d’expériences de toutes sortes, pas toujours réussies j’avoue . En tout cas, cette année encore, on ne s’est pas ennuyé !

 

Janvier 2018 commença donc par l’accueil de nos premiers écovolontaires, Elea et Sébastien, de courageux voyageurs finissant un grand périple à travers l’Afrique, et qui avaient entendus parler de moi… au Botswana, authentique ! Venus découvrir ma petite vie en brousse le temps d’une semaine, ils n’ont pas chômé. Au programme beaucoup d’arrosage sous le soleil, mais aussi des balades et tout plein d’animaux (les veinards !). Aux dernières nouvelles ils vont bien et poursuivent leurs projets… en Guyane !

Eléa et Sébastien, les premiers aides arroseurs d'une longue série !
Eléa et Sébastien, les premiers aides arroseurs d'une longue série !
Eléa et Sébastien, les premiers aides arroseurs d'une longue série !
Eléa et Sébastien, les premiers aides arroseurs d'une longue série !

Eléa et Sébastien, les premiers aides arroseurs d'une longue série !

Février continua avec la venue d’un autre groupe de grands baroudeurs, des aventuriers du désert, le trio Norbert, Partice et Bernard. Partis pour un grand rallye « La Marolle – Kourientine », ils arrivèrent au village après un voyage poussiéreux et pleins de bosses, le coffre remplis de cadeaux pour tout le monde. Ce fut rapide, mais cela permis à mon père de rencontrer son homologue local, Djambala, et de promettre qu’il reviendrait… La visite fut courte, car les aventuriers avaient encore une longue route à faire, et j’étais moi-même attendue à Dar Salam pour accompagner la mission de Phil.

La ressemblance est frappante non ?
La ressemblance est frappante non ?
La ressemblance est frappante non ?

La ressemblance est frappante non ?

Patrice, Norbert et Bernard
Patrice, Norbert et Bernard
Patrice, Norbert et Bernard

Patrice, Norbert et Bernard

Mars m’apporta encore une belle visite, en la personne d’Isabelle qui m’amena notre distillateur tant attendu. 3 semaines pendant lesquelles Isabelle découvrit la vie villageoise, et qui nous permirent de faire nos premiers tests de production d’huiles essentielles. De bons moments malgré la chaleur croissante, qui firent dire à Isabelle qu’elle aussi, elle reviendrait (mais peut-être pas en mars)…

Isabelle et nos premières gouttes d'huiles essentielles !
Isabelle et nos premières gouttes d'huiles essentielles !
Isabelle et nos premières gouttes d'huiles essentielles !
Isabelle et nos premières gouttes d'huiles essentielles !

Isabelle et nos premières gouttes d'huiles essentielles !

Après un mois d’avril plus calme mais plus chaud, mai arriva encore et toujours plus chaud, avec son lot d’activités pour tenter d’oublier la canicule. Au menu, une petite formation apicole à Kédougou avec un projet de l’état (ANEPEJ), puis une grande période de récolte de nos ruches. C’est plus de 50L de miel que nous mîmes en bouteille lors de cette récolte ! La production augmente donc petit à petit, même si nous sommes loin d’avoir le temps de nous occuper des ruches comme il faudrait.

La petite nouveauté de cette année fut notre intervention à l’école, pour faire découvrir le métier d’apiculteur aux enfants, et leur faire goûter le miel de la ruche que notre amie Gabrielle avait parrainée pour eux. Expérience menée à nouveau lors de la récolte de novembre, avec visite de la miellerie et installation de la 2e ruche de l’école !

Le bilan 2018
Le bilan 2018
Le bilan 2018

Le Ramadan passa puis l’hivernage arriva… et avec lui 2 petits cadeaux : 2 adorables petits chatons abandonnés, prénommés Denver et Rio (en hommage à l’excellente série La Casa de Papel que je regardais à ce moment-là). J’ai bien dû batailler pour avoir le droit de les garder, car au Sénégal le chat n’est pas vraiment perçu comme une mignonne petite boule de poil … mais plutôt comme une vile créature du diable apportant malheur (et serpents) au foyer. Mais Moussa dut avoir pitié de moi et il accepta les petits diables. En quelques semaines, mes petits « mouss » (chat en wolof) devinrent les chouchous des enfants. Et les chouchous de Moussa dès qu’il constata que le taux de souris avait significativement baissé autour de la maison et que n’avions pas succombé à la peste ! Depuis lors, ils eurent droit à une petite partie de la pêche du patron. En tout cas, ils sont de merveilleux compagnons et ils m’amusent à chaque instant !

Le bilan 2018Le bilan 2018
Le bilan 2018Le bilan 2018Le bilan 2018
Le bilan 2018Le bilan 2018Le bilan 2018
Le bilan 2018Le bilan 2018
Rio et Denver dans leurs oeuvresRio et Denver dans leurs oeuvresRio et Denver dans leurs oeuvres
Rio et Denver dans leurs oeuvres

Rio et Denver dans leurs oeuvres

Puis l’hivernage passa comme une flèche. Les pluies se firent rares au début, mais rattrapèrent leur retard au mois de septembre. D’un seul coup, le paysage reprit des couleurs et la végétation explosa. Plus de corvée d’arrosage, mais une frénésie de plantations en tout genre, refreinée par la nécessité de désherber sous peine de voir la maison et les chemins ensevelis sous les herbes folles.

Moussa entreprit de créer une parcelle de piments dans son jardin (en plus de ses champs d’arachides et de maïs, ainsi que de sa pêche quotidienne), et moi je me mis à semer toutes les graines qu’il y avait dans ma malle et à planter à tout va. En septembre, nous étions alors ensevelis sous les pastèques, les concombres et les melons ! Un vrai régal pour nous et pour les villageois qui étaient nos premiers clients.

Le bilan 2018
Le bilan 2018
Le bilan 2018
Le bilan 2018

En août, Moussa et moi prîmes quelques jours de vacances (3 jours, faut pas pousser) pour aller voir nos amis de Mbour, Joëlle et Bassirou, afin de les remercier pour leur GRAND cadeau : une motopompe toute neuve pour notre jardin au village ! Cette visite éclair nous permit de visiter leur beau verger et de découvrir le jardin médicinal de frère Ellie à Keur Massar. De quoi nous motiver et faire le plein d’outils chez Gafari !

Moi et le pamplemousse, le noni, Moussa et l'ylang ylang
Moi et le pamplemousse, le noni, Moussa et l'ylang ylang
Moi et le pamplemousse, le noni, Moussa et l'ylang ylang

Moi et le pamplemousse, le noni, Moussa et l'ylang ylang

A notre retour, le défi « Motopompe » devint notre priorité. A cette période de l’année où les poches sont vides, il nous était bien difficile d’acheter tous les tuyaux et accessoires de plomberie pour installer notre système d’irrigation. Nous pensions avoir le temps, mais les pluies finirent début octobre. Après une recherche approfondie sur le vocabulaire des plombiers, après de multiples allers et retours à Tambacounda, après une commande perdue dans un 7-places entre Dakar et Tamba, après l’achat de tuyaux ramenés en combo Mini-Bus + charrette, après avoir demandé à un installateur de motopompe de venir vérifier notre matériel, nous allumâmes la motopompe en espérant enfin arroser les piments qui souffraient de plusieurs semaines de sécheresse… et BIM pas d’eau !

Eh non, n’est pas plombier qui veut… nous avions acheté des tuyaux de diamètre trop faible, et la répartition du réseau d’irrigation ne convenait pas. Donc rebelotte : allers-retours à Tamba, prise de chou avec les quincaillers qui n’y connaissent rien (oui je commençais bizarrement à perdre son self contrôle…), négociations houleuses avec les mini-bus pour ramener les tuyaux plus gros jusqu’au carrefour, envoie d’une charrette pour récupérer les dits tuyaux… et réception des tuyaux à moitié cassés parce que mal accrochés et trainant derrière la charrette… ZEN ! Mais pas de panique, après avoir collé les tuyaux cassés (Moussa est toujours plein de ressources), réinstallé le réseau, branché les vannes, allumé la motopompe… miracle, l’eau jaillit jusqu’en haut du terrain !

Comme nous n’avions pas encore les moyens de construire les bassins, il fallut donc que Moussa se contente d’arroser les piments au tuyau d’arrosage… et que je cours derrière les tuyaux pour remplir mes arrosoirs un à un entre deux piments. Bref, la situation s’améliorait, les piments étaient sauvés, mais le travail était loin d’être fini.

La fameuse motopompe
La fameuse motopompe
La fameuse motopompe

La fameuse motopompe

Fin octobre, une étape importante dans notre projet d’aide au groupement des femmes du village fut la formation en production d’huiles essentielles. 15 femmes et 5 invités participèrent à la formation, qui se passa entièrement à la maison… oui oui, cela faisait bien du monde à nourrir et à loger, mais nous avons géré comme des chefs et tout se passa très bien ! Notre jeune formateur Barka se sentit très bien au village, ce qui lui fit dire, avant de partir, qu’il reviendrait… Décidément, on devient vite accro à Kourientine… et ce ne sont pas nos amis Gabriel et Jean-David qui diront le contraire, on ne compte plus leurs séjours au village tout au long de l’année !

Formation en production d'huiles essentielles

Formation en production d'huiles essentielles

Novembre, la rentrée scolaire. Comme l’année dernière, notre ami Raymond et l’association « A la croisée des écoles Yonne-Sénégal » vint nous rendre visite et nous apporter un lot de fournitures scolaires pour chaque élève. Vous constaterez que le nombre d’inscrits cette année a considérablement augmenté. Grâce à son directeur dynamique, Kourientine est aujourd’hui une école de 4 classes, 120 élèves et 3 enseignants !

Raymond récidiva quelques jours plus tard avec un groupe d’une association bretonne appuyant un village près de Tamba « Solidarité Dar el Salam ». Cette rencontre sympathique et inattendue marqua le début d’une invasion de bretons (et de Kouign aman) au village…

Rentrée 2017 vs Rentrée 2018 !
Rentrée 2017 vs Rentrée 2018 !

Rentrée 2017 vs Rentrée 2018 !

Raymond et l'association Solidarité dar el Salam

Raymond et l'association Solidarité dar el Salam

Mais comme il n’y a pas toujours que de bonnes nouvelles, ce mois de novembre, Fatou Camara (la première épouse du chef Djambala) nous quitta brusquement. Toujours souriante, farceuse, elle n’hésitait pas à me taquiner et participait à toutes nos rencontres. Voici quelques photos qui lui rendent un dernier hommage, pour garder en nous un peu de sa bonne humeur permanente.

Fatou Camara
Fatou Camara
Fatou Camara
Fatou Camara

Fatou Camara

La fraîcheur de décembre arriva enfin, et avec elle deux nouveaux bretons, Myriam et Pierre, qui n’étaient pas revenus depuis 2 ans au village. Ils vinrent évidemment avec des valises chargées de matériel… et un drone ! Ce dernier fut l’attraction quotidienne des enfants qui envahissaient la maison dès qu’ils entendaient les hélices tourner. Ce fut également l’occupation majeure de Pierre qui nous prépare en ce moment une petite surprise. Leur séjour passa aussi très vite, entre bricolage, arrosage, balade en vélo et scrabble. Nous passâmes les fêtes de fin d’année ensemble, dégustâmes un bon fonio et un far breton en compagnie de Djambala.

Myriam et Pierre
Myriam et Pierre
Myriam et Pierre

Myriam et Pierre

Pour Noël, Maman et Pierre nous offrirent un petit cadeau, 2 peintures de notre ami Christian Segaud, que j’ai adapté en carte de Vœux… pour ceux qui ne l’aurait pas encore reçue la voilà !

Le bilan 2018
Le bilan 2018

L’année est finie, je vous laisse donc sur cette petite histoire du lion… mais il est difficile de s’arrêter là tant le début 2019 est déjà riche de rencontres et de découvertes ! Je terminerai donc par un grand MERCI à tous nos parents et amis de passage, et à ceux qui nous soutiennent de loin, à tous nos parrains et marraines qui contribuent à faire avancer ce petit projet atypique dans ce joli coin de brousse. Alors à l’année prochaine, et suivez bien le blog (et la page facebook) car 2019 s’annonce plus riche encore !

Rédigé par Claire CLEMENT

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L
Passionnant ce blog, et bravo pour votre capacité à relationner et à construire du positif; Je crois bien que nous allons bientôt rejoindre votre association!
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C
Merci beaucoup !<br /> L'association est en route, je ne manquerai pas de vous tenir tous informés via le blog,<br /> Bonne journée !