Mon savon au Moringa et à l'aloe vera
Publié le 21 Mars 2019
Cette année, j’ai décidé d’innover en fabriquant un nouveau savon à base de Moringa. Pour les habitués du blog, vous commencez à connaître cet arbre, dont j’ai extrait de l’huile des graines (Ici) et de la poudre de feuilles (là). Dans cet article, je vous propose de faire un petit savon tout doux utilisant à la fois la poudre et l’huile de Moringa, afin d’optimiser ses vertus apaisantes, cicatrisantes et désinfectantes. Et pour plus de douceur encore, j’y ai ajouté un peu d’Aloe vera qui commence gentiment à envahir mon jardin, c’était l’occasion d’essayer !
J’en ai fait deux versions : la première extra douce et très riche en huile de Moringa (32%), inspirée de la recette de trouvée ici, et la deuxième à ma façon avec seulement 10% d’huile de Moringa, pour un prix de revient plus doux (parce que ça compte aussi !). C’est que l’huile de Moringa coûte très cher, et même si je produis la mienne, je n’en ai que de petites quantités qu’il serait idiot de sacrifier en savon si un faible pourcentage suffit.
Les ingrédients :
L’huile de moringa est une huile riche en acide oléique, comme l’huile d’olive. Elle nourrit et hydrate la peau. Grâce à ses propriétés anti-infectieuses, elle soulage également les lésions cutanées telles que le psoriasis, l’eczéma, les boutons infectés, les brûlures et autres irritations. Utilisée en savonnerie, elle donnera un savon doux et apaisant. Elle ne fait pas de mousse, mais permet de faire durer la mousse produite par les autres huiles. Son indice d’iode étant de seulement 66.4, il donnera un savon mou et doit donc être accompagné d’huiles ou beurres plus durs.
L’huile de coprah est riche en acides laurique et myristique qui donne des savons durs avec une belle mousse dense et abondante. Il ne faut cependant pas l’utiliser en trop grand pourcentage au risque d’assécher la peau. On l’utilise généralement entre 10 et 30%.
Le beurre de Karité donnera un savon dur, avec une mousse légère mais crémeuse. Il est composé d’une grande quantité d’huiles insaponifiables, qui assureront une grande douceur au savon final. Attention à la qualité de ce dernier. Il est vrai qu’au Sénégal on trouve du beurre de karité facilement au marché… mais certaines vendeuses n’hésitent pas à le mélanger à l’eau pour faire plus de bénéfice. Pour savoir si son beurre de karité est pur, il suffit de le faire fondre doucement au bain marie : l’eau et le beurre se dissocieront et le beurre surnagera. Résultat de mon dernier achat : 500ml d’eau retiré sur les 2kg de karité achetés ! J’étais légèrement vénère…
L’huile de palme, bien que boudée à juste titre, donne d’excellents savons et apporte une dureté qui fait souvent défaut aux autres huiles. Je l’utilise en faible quantité dans certaines recettes pour économiser mon huile de coco (je n’en ai malheureusement pas toujours sous la main). J’aimerais trouver de l’huile palmiste produite en Casamance, mais c’est pour le moment un vrai casse-tête !
Le gel d’Aloe vera, extrait d’une feuille fraîchement coupée, est connue pour réparer les lésions cutanées et apaiser les peaux irritées. De quoi donner encore plus de douceur au savon ! A utiliser en petite quantité (de l’ordre de 30g par kilo d’huile) en défalquant la qualité d’eau équivalente utilisée pour mélanger la soude. A ajouter après avoir mélangé les huiles et la solution de soude.
La poudre de moringa, très finement moulue, permet de renforcer les propriétés antiseptiques du moringa, sans être trop exfoliant (ce qui ne serait pas agréable si on a la peau irritée me direz-vous !). De plus elle apporte une belle couleur verte, qui vire au brun avec le temps hélas. 1 à 2 cuillers à soupe à ajouter après avoir mélangé les huiles et la solution de soude.
Les ingrédients de base pour mon savon au moringa : huile de coco (blanche), huile de Moringa (jaune), beurre de karité, poudre de moringa et gel d’Aloe vera.
Les recettes
Sur la base d’un kilo d’huile
Première version à 32% d’huile de Moringa :
- 400g de Beurre de Karité
- 320g d’huile de Moringa
- 280g d’huile de Coprah
- 95,3g de soude (surgras à 7%)
- 320g d’eau
- 30g d’Aloe vera fraichement récolté et mixé
- 2 cs de poudre de moringa
Deuxième version à 10% d’huile de Moringa :
- 500g de Beurre de Karité
- 200g d’huile de Coprah
- 200g d’huile de palme
- 100g d’huile de Moringa
- 120g de soude (surgras à 7%)
- 320g d’eau
- 30g d’Aloe vera fraichement récolté et mixé
- 1 cs de poudre de moringa
La fabrication (recette 1) :
Pour une explication détaillée du processus de saponification à froid, je vous renvoie à mon premier article Mon savon 50% Karité.
Lorsque le mélange d’huile et la soude sont exactement à la même température, versez la soude dans l’huile et mélangez
Ajoutez la poudre de Moringa en saupoudrant petit à petit dans le mélange pour ne pas créer de grumeau.
Le démoulage :
Si la fabrication a été relativement simple et sans mauvaise surprise, il n’est a pas été de même avec le démoulage. En effet, au bout de 2 jours, les savons étaient toujours très mous et indémoulables ! J’ai pensé qu’il s’agissait d’un effet « gel d’Aloe ». Au bout d’une semaine les savons avaient durci mais restaient collés au moule et je ne pouvais pas les démouler sans abîmer le motif.
Puis au hasard de mes recherches, je suis tombée sur un site (je ne me rappelle plus lequel) qui conseillait de congeler les savons. J’ai aussitôt mis mes moules dans mon petit congélateur et au bout de quelques heures, mes petits savons se démoulèrent sans problème ! A la sortie du frigo les savons étaient devenus presque blancs, mais ils reprirent leur couleur normale après quelques heures.
J’avoue que je ne sais pas si un passage au congélateur affecte la réaction de saponification pendant la cure, mais j’avoue que c’est bien pratique !
Le résultat :
Au premier abord, les deux savons sont assez semblables. Même problème de démoulage pour les deux (malgré la présence d’huile de palme dans la deuxième recette), que j’attribue au gel d’aloe vera. Il n’y a que la couleur qui change un peu, le premier devenant rapidement plus foncé (à cause des 2cs de poudre de moringa je suppose) car l’huile de moringa a plutôt un rendu blanc. L’odeur est plutôt discrète, et l’odeur de karité est plus faible que dans mes savons au miel.
Recette 1 avec 32% d’huile de moringa et 2cs de poudre de Moringa. Sa couleur verte devient vite plus foncé pendant la cure.
A l’usage le premier savon à 32% de Moringa est comme promis très très doux. Il fait une belle mousse onctueuse et le gel d’Aloe vera laisse une véritable sensation de douceur après la douche. La poudre de moringa n’est pas exfolliante, mais il faut dire que je l’avais tamisée au plus fin. Son seul défaut, il fond beaucoup trop vite et une petite savonnette ne dure que quelques douches. Et le pire, si on a le malheur de laisser son savon sur un support humide, on le retrouvera à moitié fondu… quel dommage !
A l’usage, le second savon à 10% de Moringa donne une mousse plus abondante (du fait de l’huile de palme), mais il est beaucoup plus dur. Pour les mains, il est excellent, mais pour la douche, cette deuxième version est moins agréable.
Dans les deux cas, je n’ai ressenti aucun picotement sur mon eczéma, exceptionnellement de retour ponctuel surement pour les besoins du test ! Il disparaît d’ailleurs très vite avec mon traitement radical au beurre de karité et HE de lavande vraie. Je pense que le savon est un bon complément, et un bon soulagement pour ceux qui ont les peaux irritées en permanence.
En conclusion, je suis très contente de ces savons au Moringa, et je pense que j’opterai pour une nouvelle recette entre les deux, à 20% de Moringa et 1,5cs de poudre de feuilles de Moringa et sans huile de palme. Je pense également que je mettrai de l’Aloe vera dans tous mes savons, car même en petite quantité il apporte un petit plus très appréciable. Si ce n’est la question du démoulage… Quelqu’un a-t-il une idée pour mieux gérer ce problème ???